Plus de bleus, et des toujours pas mûres...

Publié le par Meuble

Suite des aventures de ce week-end. Et pour certaine qui se plaignait de ne pas avoir assez de lecture, je pense qu’elle aura de quoi se mettre sous la dent !

 

Lundi. But de la journée : entretien à 14h à la Défense, histoire d’avoir un boulot, et donc de quoi payer les réparations de la voiture. Entre autres.

 

Première épreuve : le trajet. Le bus est censé arriver à 12h30. Je suis à l’arrêt à 12h15 : s’agirait pas de le louper ! 12h29 : pas de bus. 12h32 : pas de bus. 12h35 : pas de bus. 12h37 : pas de bus… Bon, je veux bien qu’il soit un peu en retard, mais à cette heure-là, y a pas assez de circulation pour qu’il soit autant en retard ! Je vérifie l’horaire à l’arrêt de bus une dernière fois, au cas où les infos sur internet soient fausses. 12h30. Bien… et le suivant ? 13h30… Youpi.

 

Vu qu’il n’y a pas d’autre ligne à proximité avec des horaires convenables, j’ai pas beaucoup de solutions… Je prends mes pieds et je commence à marcher. Le train de 12h52, c’est sûr que je l’aurais pas. Le suivant est à 13h22. Il arrive à 13h48. Si je le chope pas, je suis en retard. En marchant vite, peut-être. Mais c’est pas gagné… D’après viamichelin, y a 4.5 km, donc 1h10 de trajet. Et j’ai, en gros, 40 minutes pour faire ça.

 

Allez, hop, c’est parti ! Avec un peu de chance, je tomberais sur un arrêt de bus d’une autre ligne, avec des horaires avantageux. Je marche vite, ça tire dans toutes les jambes, je prends tous les raccourcis sur lesquels je tombe, les bouts de route en travers qui me rapprocheraient plus vite de la gare, même si je sais pas où ça mène, quitte à faire demi-tour. De toute façon, si je suis la route, j’y serai jamais…

 

J’avance, l’heure tourne, je commence à avoir mal aux pieds. Je traverse des lotissements que j’avais vus, j’emprunte, au hasard, des rues qui ont l’air d’aller dans la bonne direction, je me retrouve dans un cul-de-sac, je fais demi-tour. Je viens de perdre au moins 5 minutes. C’est pas forcément beaucoup, 5 minutes, si j’arrive à 14h05, ce sera pas un drame. Sauf que le train, lui, ne va pas m’attendre 5 minutes de plus, et que si je le loupe, ces 5 minutes vont se transformer en 35 minutes de retard. Pour un entretien d’embauche, c’est quand même pas terrible. Je me vois déjà appeler mon contact pour prévenir que je suis en retard et que je sais pas quand j’arriverais…

 

J’arrive à un carrefour, je prends sur la gauche pour revenir sur la route principale, où je sais qu’il y a des arrêts de bus, et que ces bus vont, grosso modo, dans la direction de la gare. Il en faudrait un qui arrive dans les 10 minutes, et qui aille à la gare… C’est pas gagné !

 

J’arrive sur voie principale. Encore le creux à passer, descendre et remonter : 10 à 15 minutes. Je vois un arrêt sur mon chemin. Je vais voir. Un bus arrivera dans 12 minutes. Je sais pas où il va ensuite, c’est illisible. Je devrais avoir le temps d’aller à l’arrêt suivant. Je me dépêche, de toute façon j’ai plus mal aux jambes, depuis le temps. Par contre, j’ai une magnifique ampoule au pied droit. Tant pis, de toute façon, je peux pas y faire grand-chose…

 

13h18, j’arrive en vue du prochain arrêt. Le train part dans 4 minutes, alors qu’il m’en faudrait encore au moins 20 pour arriver à la gare à temps, je sais que, à pieds, c’est forcément loupé. Je m’approche des panneaux pour regarder les horaires. Un bus arrive à ce moment là, j’ai même pas le temps de voir quelle ligne c’est ni où il va. Il s’arrête, je demande au chauffeur s’il va à la gare. Affirmatif. Bon, je sais pas par où il passe, je sais pas dans combien de temps il sera à la gare, mais c’est ma dernière chance. Je m’installe au fond du bus.

 

Les minutes passent, le bus avance, s’arrête, redémarre. On part du dernier arrêt avant la gare. Le bus affiche l’heure : 13h20. Plus que deux minutes. Il arrive à la gare, s’arrête. Je descends, je suis les gens devant moi, ils ont l’air de connaître la route. Arrivé en bas des escaliers, ça y est, je sais où je suis. Il doit être 13h21min30s. Il doit me falloir une minute pour arriver sur le quai. J’arrive aux portiques. Je lève les yeux pour repérer le numéro du quai : 2bis. Forcément, c’est le plus éloigné ! Je passe le tourniquet, je pique un sprint jusqu’au bas de l’escalier. En costard et chaussures de ville, c’est vraiment génial ! Je monte les marches 3 à 3, j’aperçois le train, il est encore sur le quai ! Un peu d’adrénaline, j’accélère sur la fin de l’escalier, un coup d’œil à la télé pour vérifier que ce soit le bon, et je saute dans le premier wagon devant moi pendant que la sonnerie de fermeture des portes retentit. Ouf ! Meuble inside.

 

A partir de là, à moins que le train n’ait la mauvaise idée d’être en retard, j’arriverai à 13h48 à la Défense, ce qui me laissera 12 minutes pour aller à la tour. Le train avance tout seul, ça fait du bien de se poser un peu. Il démarre, roule doucement, s’arrête, engouffre des passagers, en crache d’autres, probablement indigestes, et, ravitaillé, reprend sa course. Il perd rapidement des forces, a besoin de s’arrêter à nouveau pour manger. L’humain ne doit pas être très énergétique…

 

Il parvient finalement à la Défense, aux alentours de l’heure prescrite. Je ne suis plus à une minute près. Je sors de la rame, descends des escaliers, emprunte un couloir (je l’ai rendu le soir en repartant), passe des tourniquets, monte un escalator, puis un autre, dans le bon sens, cette fois, et sors à la lumière du jour. Je prends la sortie la plus proche, de toute façon je ne sais pas quelle est la plus près de la tour. De toute façon, le parvis est large, la tour se voit de loin, il suffit de se diriger dans sa direction.

 

J’arrive au pied de la tour. Elle a été amputée : aucun signe de son deuxième pied… Pas le temps de le chercher, je passe la porte, trouve l’accueil. Il est pile 14h. Deux personnes devant moi, 3 hôtesses d’accueil. C’est finalement mon tour. « Bonjour, j’ai rendez-vous pour un entretien, à 14h… » « Ah, Monsieur Jolivel ! » Wouah, déjà célèbre ! Et c’est la première fois que je viens ! J’échange une carte d’identité contre un badge, j’attends qu’on vienne me chercher.

 

Deux minutes plus tard, une dame arrive, appelle deux personnes, dont moi-même. On la suite vers les ascenseurs. Deux couloirs remplis de ces bestiaux ascensionnels, le premier pour les étages 1 à 25, les autres pour les étages 26 à 50. Dans chaque couloir, au moins 8 ascenseurs. Chacun peut contenir 21 personnes, à en croire le panneau indiquant la charge maximale autorisée.

 

On monte jusqu’au 26ème étage. On arrive dans un couloir désert, c’est tout de suite plus calme, passé le rush de l’accueil et de l’attente devant les ascenseurs. Au menu pour cet après-midi : test de personnalité, entretien, et test d’anglais. L’autre candidat commencera par le test d’anglais.

 

Deuxième épreuve : test de personnalité. Le principe : une série de 70 questions, mises en situation, à propos de relations sociales, de travail, de réactions face à des situations précises. A chaque fois, deux propositions de réponses. Certaines sans ambiguïté, mais quand même très rares ! On doit répondre aux questions avec spontanéité, puisqu’il n’y a pas de mauvaise réponse : il suffit de répondre ce qu’on ferait vraisemblablement. Mais sur la majorité des questions, le choix est rude, tellement les réponses proposées sont proches, et lorsqu’on voudrait choisir les deux réponses possibles, n’en sélectionner qu’une devient cornélien. Alors au début, ça va, mais sur la fin, on aurait vite fait de répondre n’importe quoi, même si c’est pas fidèle.

 

Le questionnaire est finalement rempli en une vingtaine de minutes. Un coup de fil à la dame qui est venue nous chercher en bas, elle me conduit dans la salle d’attente, et vient m’apporter les résultats. J’ai dix minutes pour en prendre connaissance avant l’entretien : ce sera une base de la discussion.

 

Résultat : je dois dire que c’est pas trop mal. Y a toujours des points sur lesquels je suis pas d’accord, mais étant donné le nombre de questions et la façon dont elle sont posées, ça ne m’étonne pas trop. Cela dit, je trouve ça assez fidèle, dans l’ensemble. Morceaux choisis :

 

Premières impressions

Face à votre discrétion, et même si vous êtes prêt à participer à une conversation, les personnes démonstratives estiment probablement que votre premier contact n’est pas très chaleureux ni très expansif.

 

Vous êtes, en effet, attentif à ce que pensent les autres, et vous aimez certainement donner une bonne image de vous-même, ce qui s’accorde mieux avec la réserve qu’avec la spontanéité.

 

Vous évitez dans vos approches tout excès de spontanéité, car vous souhaitez être apprécié sur la réalité profonde et non sur des apparences immédiates. Mais, paradoxalement, vous risquez ainsi de masquer momentanément vos véritables qualités et compétences. Quoi qu’il en soit, vous ne dévoilez votre personnalité réelle qu’avec le temps, et auprès de ceux qui recueillent votre estime et votre confiance.

 

Activité

Votre esprit pratique vous incite à préférer des activités vous permettant de conserver une part d’improvisation, et ne vous contraignant pas à appliquer des méthodes trop précises ou trop rigoureuses.

 

Sociabilité

Vous avez coutume d’observer et d’écouter avant de vous exprimer, et vous êtes généralement réservé et prudent à l’égard des autres, notamment lorsque vous ne les connaissez pas bien ; vous pouvez alors vous abriter derrière une politesse un peu formelle.

 

Mais cette attitude ne relève pas de l’indifférence ; elle indique plutôt que vous ne souhaitez pas vous comporter ou vous exprimer de façon maladroite à l’égard de votre entourage.

 

Relations hiérarchiques

Les personnes qui supervisent votre travail doivent savoir que vous êtes surtout efficace dans le traitement de problèmes présentant un caractère pratique. Vous attendez d’elles qu’elles assurent, dans le groupe dont elles sont responsables, une ambiance de travail détendue et dépourvue de toute hostilité ou rivalité.

 

Environnement de travail

L’une de vos caractéristiques essentielles consiste probablement à vous concentrer sur ce qui vous intéresse, en veillant à ne rien imposer à vos proches et à ne pas les déranger. Vous avez vos opinions, mais vous estimez que les autres peuvent penser différemment.

 

Bon, je vais arrêter là, parce que y en a quand même 5 pages !

 

Troisième épreuve : à la suite de ça, se tenait l’entretien. Rien de très original : entretien de motivation classique, discussion autour du test de personnalité, le tout en au moins une heure, 1h15 peut-être, mais pas beaucoup plus, je pense. Dans la mesure où ça ne s’est pas mal passé, je pense qu’on peut dire que ça s’est bien passé. Conclusion : soit l’avis est négatif, auquel cas je reçois une lettre dans la semaine m’en informant ; soit l’avis est positif, auquel cas le dossier est envoyé (normalement, dans la semaine aussi) à la boîte, qui devra me recontacter. Dans ce cas-là, aucune idée de la date, du coup.

 

Quatrième épreuve : le test d’anglais. Retour dans la salle d’attente, puis direction un nouveau PC, pour ce test façon QCM. Une série de 80 questions écrites, puis une série de 60 questions orales. A chaque fois, 4 propositions de réponses. Délais autorisés : 45 secondes pour répondre aux questions écrites, 60 secondes pour les questions orales. Pour une durée maximale de 2 heures, donc. Je l’ai fini en 33 minutes. Heureusement qu’on pouvait passer à la question suivante sans attendre la fin du temps…

 

Résultat du test Bright Evolution (au cas où ce nom vous dise quelque chose) : j’ai répondu bon à 74 questions sur les 80 écrites, et à 56 questions sur les 60 orales. Ce qui me vaut un niveau Avancé Fort, avec une note de 4.5 sur une échelle de 0 à 5.

 

D’après ce test, voilà donc ce dont je suis capable en anglais :

Acquis

De 8 à 9 ans d’apprentissage scolaire et universitaire, suivis de séjours à l’étranger (ah bon ? on m’avait pas prévenu…), renforcés par une bonne pratique de la langue en situation professionnelle (ça non plus, j’étais pas au courant !). Environ 800 heures de formation, réalisées en sessions intensives au cours des dernières années et complétées par une utilisation de la langue en contexte professionnel. (sessions intensives… c’est sûr que 2 heures d’anglais par semaine, pendant les périodes scolaires, c’est super intensif…)

 

Capacités

Ecrit

Comprendre parfaitement les documents écrits de la langue courante, et les documents professionnels. Très bonne compréhension des nuances de la langue et des articles de journaux (presse quotidienne et spécialisée). Maîtriser la grammaire de façon quasi parfaite.

Oral

Comprendre les thèmes d’ordre général et professionnel. Suivre des réunions, colloques, conférences. Maîtriser la langue au téléphone.

 

Bilan

La communication est efficace dans tous les domaines.

 

Voilà pour l’anglais ! Bon, pendant que j’étais en train de recopier tout ça, mon téléphone a sonné. Alors, puisque c’est en rapport avec le sujet, puisque c’était la RH… voilà : je suis embauché ! Je commence le lundi 22 octobre.

 

Bon, cet aparté étant fini, reprenons la journée de lundi : plus grand-chose à ajouter, de toute façon : retour moins chaotique que l’aller : je suis sorti juste à temps pour aller prendre le train de 16h59, qui était là à m’attendre quand je suis arrivé sur le quai. Arrivé à SQY, direction la gare routière. Juste le temps d’aller au bon emplacement pour regarder les horaires, que le bus arrivait. Là encore, pas d’attente. Retour chez moi à 18h, donc.

 

Cinquième épreuve : le diagnostic de la panne de voiture. C’est le boîtier de gestion électronique du moteur qui a décidé de s’autodétruire… Coût de la pièce : 900 €. Donc, coût de la réparation : 1243 €. Ouille. Plus les 100 € de remorquage samedi, plus un rétroviseur à changer pour passer le contrôle technique, plus la révision à faire… Coût total de l’opération, environ 1700 €. Bon, heureusement, je vais avoir un salaire dans pas longtemps !

Publié dans Tranches de vie

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B
Bravo monsieur.Pour l'anglais, c'est la même dans mon école avec le TOEIC qu'on doit passer à le fin des études. J'avais déjà le bon résultat en première années. Et à la simulation d'entretien qui suivait le test, on papote tranquillou (merci les comics en VO d'ailleurs), et il me balance en regardant mon CV :"Ah, et bien je vois que vous avez déjà le niveau requis au TOEIC, je suppose que votre séjour en Angleterre vous a bien aidé" (originellement en anglais). J'ai pas osé lui dire que j'avais 7ans, et que c'était avec mes parents, qui s'occupaient de tout...
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T
Bravo bravo mon cher. Maintenant tu sais pourquoi je n'aime pas prendre le bus ;-). C'est encore moins fiable que le RER ces bêtes là.
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N
Raaaah! Quel suspens! J'ai cru que t'y arriverais jamais, à ton entretien, en lisant ton blog (et même en sachant que tu étais déjà embauché... c'est fort la lecture!). T'as pas honte de me foutre le stress comme ça alors que je suis déjà au bord des nerfs? (pas internet à la cité...j'ai envie d'étriper Mauricette-la-concierge et de la rôtir à chaque fois que je la vois, même si elle n'y est pour rien!).Félicitations pour l'embauche! Je savais bien que t'es le pus fort ;-)BisouxxxxxxxxxNoë (qui est en plein cours d'anglais à la place d'une grasse-mat!)
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M
Félicitation pour l'embauche , c'est chouette!J'aime l'idée que l'on puisse être bon ,en langue même si l'on est pas allé à l'étranger! Bravo :-)  !!!!
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M
Eh ben, l'anglais c'est tellement naturel chez toi que tu t'es même pas aperçu que tu l'avais utilisé intensément en stage à la place du français... Qu'est-ce que t'es fort !!!Félicitation pour l'embauche ^^
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