Bouquet de pensées - Vol. 3

Raisonnements d’une cloche

« Quand tu frappes un vase contre ta tête et que ça résonne,

 n'en déduis pas pour autant que c'est le vase qui est vide. »

Proverbe chinois

            Je crois que, d’un point de vue humain, tout a un but sur Terre, y compris la vie. Or, l’eau, c’est la vie : la vie est apparue dans l’eau, nous sommes constitués à environ 70 % d’eau, et essayez d’arrêter de boire pendant une semaine, vous verrez si vous êtes toujours vivants ! Le but de la vie est donc le même que celui de l’eau. Et le but de l’eau, c’est d’être transvasée : d’une rivière vers une cuve, une canalisation, un robinet, une bouteille, une cruche, un verre, un estomac, une canalisation, une rivière… Le but de la vie est également d’être transvasée : d’un animal à un autre, d’un humain à un autre, d’un être vivant à un autre. Je crois que, généralement, on appelle ça la reproduction…

            Même si je n’aime pas le concept de la pub et son incessant matraquage, je conçois que certaines pubs incitent les gens à acheter des produits. Mais… les pubs pour les voitures ? Une voiture, c’est pas un paquet de chocapic, ça s’achète pas sur un coup de tête ! Y a-t-il déjà eu quelqu’un qui a vu une pub pour une voiture à la télé, s’est dit « Géniale celle-là, je la veux ! », et l’a achetée la prochaine fois qu’il est allé faire des courses ?

            Bien qu’il existe des centaines de cultures différentes, il y a des ressemblances dans les croyances monothéistes, laissant apparaître l’hypothèse d’un Dieu unique, mais dont l’histoire varie selon les peuples. Il faut dire les multitudes de culture donnent naissance à des multitudes d’intérêts divergents. Alors peut-être qu’il n’y a effectivement qu’un seul Dieu, unique pour tout le monde… et que Dieu ait abandonné devant la difficulté de satisfaire tout le monde en même temps.

            La souffrance est nécessaire, car c’est elle qui nous fait comprendre que quelque chose ne fonctionne pas correctement : imaginez que votre appendice soit en crise, mais que vous n’ayez pas mal… comment savoir que vous faites une crise d’appendicite ? Mais la douleur est difficilement supportable, surtout quand elle est intense et dure longtemps. Alors, vaut-il mieux souffrir plus pendant moins longtemps ou souffrir moins pendant plus longtemps ?

            Il parait que, dans l’hémisphère sud, les tourbillons (quand un lavabo ou une baignoire se vident, par exemple) tournent dans le sens contraire à celui de l’hémisphère nord, à cause de la force de Coriolis. En prépa, quand on a demandé au prof de physique si c’était vrai, il nous a répondu : « oh, je suis sûr qu’on peut fabriquer un lavabo avec une forme précise pour orienter le tourbillon dans le sens qu’on veut, quel que soit l’hémisphère. » Outre le fait que ceci est un exemple typique de réponse à côté de la plaque, on n’a finalement jamais eu notre réponse. Alors : pour un lavabo quelconque, de forme classique : c’est vrai ? Question subsidiaire : juste à l’équateur… il se passe quoi ?

La lune est sans conteste un corps dont la masse ne peut être négligeable : elle influence même les gouttes d’eau, puisqu’elle est à l’origine des marées. Alors, est-ce qu’elle a aussi une influence sur nous ? La gravité est-elle plus faible quand la lune est juste au-dessus de nos têtes ? Je regarderais la position de la lune la prochaine fois que je me pèserai…

            Un jour, au CDI, une demoiselle (que je ne citerai pas pour ne pas dévoiler sa vie privée) eut un besoin pressant, et s’en fut aux toilettes. Environ 57 secondes plus tard, elle était de retour. Elle avait donc eu le temps d’aller aux toilettes, de se déshabiller, d’uriner, de se rhabiller, et de revenir. Elle m’a dit en plus s’être lavé les mains… Opération qui nécessite chez moi déjà au moins une minute ! Comme je m’étonnai de sa célérité, elle me répondit que je n’étais « pas doué pour pisser. » Mais, c’est naturel ! C’est pas quelque chose qui s’apprend, on sait le faire dès notre naissance… Comment peut-on être doué pour quelque chose comme ça ? Est-ce qu’on est doué pour digérer, respirer, ou faire battre son cœur ?

            Je suis sûr que vous connaissez tous le concept de porte-fenêtre : ce sont des fenêtres qui font la hauteur d’un mur, et qu’on peut donc ouvrir pour sortir, par exemple dans un jardin. Mais l’utilisation principale est généralement le mode fenêtre, pas le mode porte ! Pourquoi on n’appelle pas ça des fenêtres-portes, dans ce cas-là ? Ou alors, sortons par les fenêtres classiques, comme si c’étaient des portes carrées, à 1 mètre du sol ! Stop à la discrimination des ouvertures !

            Dans un cours qui commence à dater un peu puisque je me souviens même plus lequel c’était, on nous a dit qu’ « un client, s’il achète, c’est qu’il a un problème ! » Effectivement, il est là pour combler un manque, pour résoudre une absence qui pose problème. Mais cela implique aussi que ceux qui n’achètent rien n’ont aucun problème… y compris ceux n’ont pas d’argent !

            J’ai toujours eu du mal, avec le concept d’infini. Il y en a combien ? Un espace infini n’a pas de dimension, puisque, par nature, il n’est pas borné : si on considère l’ensemble des entiers naturels N, c’est un espace infini. Mais si on ajoute les entiers relatifs ? On obtient Z, lui aussi infini… sauf que pour chaque entier naturel, il existe son opposé… donc Z serait deux fois plus grand que N, alors que ces deux ensembles sont déjà infinis ! Et ne parlons pas de R, qui possède une infinité d’éléments entre chaque élément de N…

En fait, être mort, c’est un peu comme être en train de dormir… un long sommeil sans rêve. C’est pas si désagréable que ça, de dormir, non ? Quand on est fatigué, c’est avec joie qu’on va dormir. Quand on est fatigué de vivre, est-on content de mourir ? Et la peur de la mort, finalement, c’est quoi ? La peur de ce qui se passera après, si jamais il se passe quelque chose, cet inconnu que personne ne percera jamais, ou le fait de laisser derrière soi des tâches inachevées ? La peur d’être mort, ou de la façon de mourir ?

Quand on y pense, le supermarché, c’est juste un nouveau terrain de chasse : chasse au produit déjà tout prêt, chasse aux meilleurs prix, chasse aux réductions… Sauf que tout le monde est en concurrence, au lieu de coopérer pour être sûr de ramener à manger le soir pour tout le monde. Finalement, le supermarché, c’est juste une installation de sécurité qui nous assure d’avoir du gibier en boite à disposition.

Le sexe tend (sans jeu de mots) à dominer le monde : on ne peut même plus faire une petite recherche sur les morsures, en anglais, sans tomber sur des sites pornos !